Voici la rubrique que j'aurai voulu ne jamais ouvrir.
Sur cette page, vous trouverez les hommages dessinés des amis et collaborateurs de Frank suite à son décès.

Cette page reste toujours ouverte, toute contribution sera toujours la bienvenue.

Avec pour le moment : Frederic Volante, Andrea Cucchi, Olivier Brazao, Didier Mada, Lucien Rollin et Laurent Galandon.






L'Hommage de Laurent Galandon, extrait de son compte facebook :

Frank Giroud nous a quittés le 13 juillet dernier. Je n’ai pas réagi jusqu’alors ici parce que… parce que j’avais besoin d’un peu de temps. Et peut-être aussi attendais-je que les obsèques soient passées.
Elles se sont déroulées hier. Plus d’une centaine de personnes venues de tous les horizons professionnels et géographiques étaient présentes pour saluer l’artiste, l’homme, l’ami.
Il y avait de la tristesse mais aussi de l’humour et beaucoup d’amour et de tendresse : une cérémonie à l’image de Frank, je crois.
J’y ai lu, un peu difficilement, le court texte ci-dessous que je partage aussi avec tous ceux qui ont connu, de prés ou de loin, Frank et qui n’ont pas pu se déplacer.
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Je ne reviendrai par sur l’immense talent de Frank et sur l’homme exceptionnel qu’il était. Nous le savons tous ici.
Parce que nous sommes voisins, je voyais Frank presque chaque semaine depuis trois ans, chez lui, en dialyse ou à l’hôpital. Avec quelques autres, je faisais partie de sa garde rapprochée, se disaient-on avec une pointe d’amusement.
« Heureux de t’avoir accompagné, toi qui m’avais soutenu quand je traversais une période difficile de mon existence ; heureux d’avoir partagé, avant et pendant la maladie, nos idées autour de tes histoires, des miennes puis des nôtres quand nos plumes se sont réunies. Et j’ai de la chance : je sais que tu vas rester, bienveillant, dernière mon épaule encore un moment parce que je mènerai au bout notre dernier récit commun, comme tu le souhaitais. »
La dernière fois que j’ai vu Frank, c’était le 6 juillet. Il a allumé la trop petite télévision de sa chambre d’hôpital. Il ne voyait plus bien. C’était un quart de final de la coupe du monde. Je me suis calé dans ma chaise, bien décidé à vivre ce moment en sa compagnie quand il m’a dit, d’une voix qui s’est brièvement rallumée : « elle est bizarre cette coupe du monde avec ses 44 joueurs sur le terrain. » Je n’ai pas compris tout de suite. Je me suis tourné vers lui et il m’a offert un de ses beaux sourires aussi espiègle que tendre. Trop fatigué, il a finalement éteint.
La peine, c’est un sentiment difficile à partager. On a la sienne propre. Par contre, un bonheur, aussi petit ou fugace soit-il, c’est possible, je crois. Alors, ce dernier sourire que je garderai définitivement en moi, je veux aussi le partager : avec toi Virginie, avec toi Thaïs, avec vous tous aujourd’hui.
C’est mon ami, mon partenaire et mon grand frère spirituel qui m’a quitté.
Bon vent, Frank.